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Le chemin de mon apprentissage

COMMENT JE SUIS DEVENU MARIONNETTISTE

C'est en 1987 que j'ai pris la décision de faire mon métier de ma passion pour les marionnettes.  J'ai toujours mis un point d'honneur à tout fabriquer personnellement et ce, même quand j'étais tout gamin. Je me suis fait aider ou expliquer, j'ai beaucoup observé mais toutes ces connaissances acquises ont fini par me donner une autonomie quasi totale. Je suis en fait ce qu'il convient d'appeler le "parfait" autodidacte.

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LES PREMIERS PAS

    J'avais 5 ans quand, aidé par ma mère, j'ai construit ma première marionnette avec un pot de yaourt et une chaussette,  pour reproduire ce que nous avions vu à la télé. Ma mère avait une formation de couturière et vers 6 ou 7 ans elle a commencé à m'apprendre la couture à la main. Je ne sais pas si ça existe encore, mais à cette époque, dans un journal féminin (Modes et Travaux ?)  il y avait des patrons pour réaliser des habits de poupées et  elle en réalisait pour mes 2 soeurs. Mais entre un habit de poupée et une marionnette, il y a quelques différences et elle m'a appris à transposer les patrons. Elle m'a aussi appris à broder.

    Plus tard, quand j'ai eu une douzaine d'années, elle m'a appris à coudre à la machine et j'ai pu faire des marionnettes de plus en plus élaborées. Mais je n'avais pas le droit de me servir de la sienne, et c'est sur celle de ma grand-mère, une ancestrale Singer à pédale, que j'ai fait mes premières armes.

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    Ma grand-mère m'a appris le crochet. Son frère, dont nous étions la seule famille était un bricoleur de génie. C'est lui qui m'a appris à travailler le bois. Il m'a offert un jour une série de ciseaux à bois qui me servent toujours. Sa femme, ma grand-tante, donc, m'a appris le tricot. Tous les 3 sont maintenant décédés, probablement sans réaliser à quel point fut important ce qu'ils m'ont transmis.

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    Pour le dessin et la peinture, s'il fallait évidemment que j'aie un don naturel au départ, j'ai eu la chance d'avoir au collège Baggio de Lille un professeur de dessin assez atypique que j'appréciais énormément et qui a su me donner (et je l'espère à beaucoup d'autres) un sens de l'observation et une méthode de travail merveilleuse. M. Gravelines nous faisait toujours travailler en musique : Haydn, Vivaldi.... Des cours dans un quasi silence qui feraient rêver bien des professeurs de ZEP. Et encore aujourd'hui, quand je peins mes décors ou construis mes marionnettes, c'est toujours avec un fond de musique classique. Elle isole de l'environnement, permet de consacrer ses pensèes sur le travail et stimule la créativité.

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    Une autre personne qui n'a pas plus été consciente de la valeur de ce qu'il m'apprenait, c'est Jacques Devienne. Il "chapeautait" la troupe de marionnettes du Club Leo Lagrange de Wattignies dans le Nord avec un dévouement et une patience (et il lui en a fallu avec moi !) dont moi non plus je n'étais pas conscient à l'époque, mais que j'ai eu depuis mille fois l'occasion de réaliser. 

Photo article  Photo tirée d'un article de Nord Eclair du 6 aout 1974. Jacques Devienne est à gauche, tenant une marotte, à droite le bras levé, sa soeur Geneviève, et au centre, bras levé également, votre serviteur. 1000 excuses pour la qualité mais l'article est vieux...

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    Je l'ai perdu de vue depuis 1976. La troupe est devenue (sans moi, qui ai quitté le Nord peu après) La Compagnie du Thyrse. Je sais que Jacques a été un temps conseiller municipal à Bailleul dans le Nord, mais si je pense souvent à lui je ne l'ai plus jamais rencontré.

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    Les hasards de la vie professionnelle m'avaient amené en 1977 à devenir technicien après-vente en mobilier médical. C'est là que j'ai appris le travail du métal. 

    En 1985 à Tournus, j'ai fait la connaissance de Jean Jacquet qui venait de prendre sa retraite d'ingénieur électronicien. Il s'est créé entre nous une sorte de rapport père/fils et il m'a transmis une foule de connaissances en électricité et électronique qui m'ont énormément servi. Jean est décédé à la fin de 2008 et chaque fois que je manipule un bout de fil électrique je ne peux m'empêcher de penser à lui. Avec sa femme Simone, ils m'ont permis de travailler chez eux, utilisant leur garage et leur établi. Les castelets et les structures des marionnettes sont sortis de chez eux. Sans leur aide, je ne sais pas comment j'aurais fait pour construire dans mon petit appartement.

Photo Jean Jacquet
Deux parmi les dernières photos que j'aie de Jean  et de Simone en mai 2004.
Photo Simone Jacquet

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PETITS ET GROS COUPS DE MAIN..

Et je ne peux pas brosser un tableau complet de mon parcours sans à la fois citer et remercier 5 "personnes" sans qui rien n'aurait pu être pareil. 

    La première que je vais citer s'appelait Luce Guichard. Elle est décédée il y a quelques années. Elle était présidente de l'association Arts et Artisanat en Bourgogne. En cherchant des informaitions sur Internet, j'ai trouvé cette citation sur la page de Colette Denizot sur une page du site Vivre-à-Chalon.com qui dit :

" Cette dernière a lancé de nombreux artistes sur la région, tout comme elle a organisé de multiples expositions dans le Chalonnais mais aussi dans le Maconnais, au lavoir de Romenay ou encore à Clessé, "Au pressoir".  

    Je crois que tout est à peu prés dit dans cette citation. C'est une dame que j'ai beaucoup appréciée. Elle avait certes une forte personnalité mais se dévouait sans compter pour les artistes qu'elle "chapeautait". Luce m'a fait exposer pendant 2 mois en 1990 au Lavoir de Romenay et en 1992 au Pressoir de Clessé. Je suis resté longtemps en contact avec elle, surtout par téléphone, mais je suis passé plusieurs fois la voir à Mellecey (71) où elle vivait avec sa soeur. La dernière fois où je l'ai vue, nous avons discuté autour d'un thé. Elle n'avait quasiment plus de nouvelles des artistes qu'elle avait contribué à lancer. Je l'avais sentie très triste.  Peu de temps après j'ai téléphoné à sa soeur et appris son décés. C'était une grande dame qui était partie.

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    Longtemps, avant d'avoir suffisamment de spectacles pour vivre, j'ai travaillé chez Tournus Tourisme, une petite entreprise familiale avec quelques autocars. J'y assurais des circuits de ramassage scolaire et parfois quelques excursions. Cela me laissait pas mal de temps libre pour mon activité de marionnettiste. Si je cite cette entreprise, c'est que Sylvie et Patrick Derangere ont joué un rôle crucial à cette époque. Ils font partie eux aussi des gens dont je me souviendrai jusqu'à mon dernier jour. Ce fut une succession ininterrompue de petits et gros coups de main, de mise à disposition de materiel ou de locaux, d'arrangement sur les horaires pour que je puisse assurer mes spectacles, de services rendus, comme ce jour où en pleine tournée de décembre 1992 Patrick a passé avec moi toute une journée pour changer le pont arrière de ma voiture qui avait cassé.  Plus tard, au plus mauvais moment mon Trafic a lâché. Ils m'ont prêté une voture et une remorque pour que je puisse continuer, et quand j'ai trouvé une voiture, sans que je leur demande quoi que ce soit ils m'ont avancé de quoi l'acheter.

Sylvie et Patrick sont partis en Corse où ils ont ouvert le Relais du Cap, un gîte superbe, une sorte de "motel pour motards". 

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Photo Relais du Cap  Cliquez sur l'image pour vous rendre sur le site du Relais du Cap

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    En 1988, je suis allé pour la première fois passer un mois à Bellefontaine, dans le Jura, à la Colonie Air et Lumière, une association basée à Tournus. Cette expérience s'est poursuivie tous les mois de Juillet jusqu'en 1997.  Si d'autres personnes m'ont  transmis les connaissances techniques qui ont  m'ont appris à construire les marionnettes, je dois dire que c'est grâce à Hervé Bosio, le directeur et à son épouse Dominique que j'ai appris le véritable "sacerdoce" que constitue le travail auprès des enfants.  

    Si de mon coté j'ai transmis aux enfants mes connaissances de marionnettiste, elles ne sont rien à côté de ce que j'ai pu apprendre d'eux mais aussi d'Hervé, Dominique et leur équipe pédagogique. J'avais d'ailleurs commencé  une formation BAFD, mais des problèmes de santé m'ont contraint à abandonner ce projet.

image Air et Lumière  Cliquez sur l'image pour vous rendre sur le site d'Air et Lumière


    C'est en rencontrant Guy Dessertenne, un chanteur Tournusien qu'est venue ma décision de faire d'une '"passion de gamin" mon activité professionnelle. Nous avons monté Guy et moi un spectacle appelé "les marionnettes à fils s'affolent" que nous avons présenté, essentiellement dans des CE, en décembre 87 et 88.

Photo Oscar et Guy Dessertenne

    J'ai fait simultanément la connaissance de Nathalie Giraud, (devenue depuis Nathalie Bey) animatrice en centre de loisirs et passionnée de marionnettes. Nous avons travaillé ensemble pendant 9 ans et tout appris ensemble. Si j'avais les connaissances techniques, elle avait celle des enfants, une imagination sans limite et un sens de l'improvisation hors pair. Elle a été pendant toutes ces années une collaboratirce précieuse et une marionnettiste véritablement géniale.  

Je n'ai pas rencontré depuis quelqu'un qui "lui arrive à la cheville" et il m'arrive très souvent, lorsque je joue un des spectacles que nous jouions ensemble, de penser à ses réparities qui nous ont valu de nombreux fous rires. Pour moi, elle restera définitivement "LA" Marie-Gertrude de Mystère au château.

Photo Nathalie dans le castelet  Nathalie préparant les marionnettes avant le début du spectacle. 28/01/1990

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    Mais si j'ai cité toutes ces personnes qui ont joué à des degrès divers un rôle dans mon parcours de marionnettiste, je ne peux pas ne pas citer celle qui pendant toutes les années difficiles des débuts a été ma compagne. Je ne donnerai pas son nom pour ne pas la gêner, elle se reconnaîtra si elle lit ces lignes. Simplement, si elle n'avait pas été là, RIEN n'aurait existé. Elle est LE maillon indispensable à tout mon  parcours. Elle a été présente à mes côtés pendant toutes ces années, me secondant sans compter, autant qu'elle le pouvait, que ce soit dans les ateliers de construction que nous avons animés dans des dizaines de foires artisanales et qui ont permis de me faire connaître ou en pliant et mettant des milliers de prospectus sous enveloppe, pour ne citer qu'une toute petite partie de ce qu'elle a fait. Je l'ai perdue de vue depuis que nous nous sommes séparés, mais chaque fois que je me rends en spectacle ou en atelier je ne peux pas ne pas me dire que si je peux  continuer à exercer mon métier c'est avant toute chose parce qu'elle a été là.

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MAJ 05/12/2013


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