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Un cas atypique d'atelier de construction en Saône & Loire

Atelier marionnettes au LEPA de Tournus

LE LYCÈE AGRICOLE DE TOURNUS - 2ème TRIMESTRE 1997/1998

 

    Comme son nom l'indique, cet établissement assure la formation aux métiers de l'agriculture, de l'horticulture, etc. Il est situé à la sortie de Tournus, sur la route de Cormatin, en bordure de l'autoroute A6. Ce sont évidemment les élèves qui s'occupent des plantations ce qui en fait un cadre visuellement très agréable.
    Dans le cadre de leurs études, les élèves doivent réaliser une œuvre artistique qui soit en rapport avec l'horticulture, l'agriculture , etc.… mais qui ne soit pas,  par exemple, une composition florale ou ce genre de réalisation .


    Le choix des élèves a été de monter un spectacle de marionnettes et de le présenter à l'école maternelle Charles DARD de Tournus, toute proche.
Les élèves se sont partagés en 4 groupes :
· Réalisation des décors.
· Construction des marionnettes. 
· Construction du castelet. 
· Écriture du scénario. 


    Le professeur, Mr BENTO, n'avait aucune connaissance des marionnettes autres que d'avoir vu quelques spectacles en étant plus jeune. La lecture de divers ouvrages n'a pas pu l'éclairer suffisamment et il s'est tourné vers des professionnels. Aucun n'a voulu répondre à sa demande. Prendre le train en marche n'intéressait personne.
    J'ai été contacté par Mr BENTO fin janvier 98 qui m'a expliqué ce qu'il voulait et ou il en était. Rendez-vous fut pris pour étudier les possibilités de collaboration. 


    Ce projet m'intéressait pour plusieurs raisons :
    Travailler avec des adolescents et non plus avec de jeunes enfants. J'en ai l'habitude dans des formations de perfectionnement BAFA, mais cette fois, le contexte était différent. Tout le travail préparatoire était fait. Je devais leur donner les moyens de réaliser un projet où je n'avais eu aucune part. D'autre part, le délai était extrêmement court. La réalisation des décors des marionnettes et du castelet devait être faite sur une seule journée de classe pour ne pas gêner les autres cours. 

    Par expérience, je savais déjà au départ que la réalisation du castelet et des décors serait plus longue.
    Je me suis rendu au LEP pour rencontrer les élèves. La grande majorité d'entre eux étant internes, ils ne voyaient aucun inconvénient à travailler 1 heure ou 2 le soir pour peindre les décors ou le castelet. 
    Quant aux marionnettes, hors le lutin, elles sortaient là aussi complètement de l'ordinaire : une fleur, une plante carnivore et le vieil arbre, sorte de génie de la forêt.

    Restait le problème des locaux, quasiment insoluble au LEPA. Il fut convenu que les 4 constructeurs de marionnettes et les 4 constructeurs de décors viendraient chez moi où tout le matériel et l'outillage étaient disponibles. Impossible en effet de tout transporter au LEPA en étant certain de ne rien oublier. L'équipe de construction du castelet et celle des scénariste travailleraient au LEPA et Mr BENTO ferait plusieurs visites chez moi pour " contrôler " L'avancement des travaux.


LE CHOIX DE L'HISTOIRE :
    La seule possibilité pour qu'un tel projet soit en rapport avec le thème de leurs études était le choix du scénario. L'histoire créée raconte le changement d'esprit d'un lutin, véritable " affreux jojo " qui détruit toute plante sur son passage, y compris la récolte de noisettes de son village qui le chasse. 

    Seul dans la forêt, il se venge en détruisant tout sur son passage. C'est l'appel au secours d'une fleur menacée par une plante carnivore, et dont il va prendre la défense, qui va provoquer une prise de conscience et le changement radical de son état d'esprit. Le vieil arbre lui permet alors de rentrer dans son village avec une récolte de noisettes et de mettre fin à son bannissement.

    Les diverses autorisation s'administratives obtenues, rendez vous fut pris le 5 février.

LES ÉTAPES :

21 janvier 1998 :
  Prise de contact. Rencontre avec Mr BENTO chez lui le 24 janvier.
  Discussions sur le choix du conte, ce qu'il est possible ou pas de faire. Ce que chacun peut attendre de l'autre.

28 janvier 1998 :
  Rencontre avec les élèves au LEPA
  Exposition des divers problèmes auxquels on se confronte. Ce que je peux leur apporter, ce qu'ils attendent de moi, sans oublier nos limites respectives. 
  Établissement du calendrier des interventions.

LE CALENDRIER :
 21/01/1998 Prise de contact. 

 24/01/1998 Rencontre avec Mr BENTO. 

 28/01/1998 Rencontre au LEPA avec les élèves.
 05/02/1998 Construction des marionnettes et des décors. 
 28/05/1998 Spectacle devant les enfants de l'école maternelle précédée de la seule séance de répétition sous ma direction.

 

5 FEVRIER 1998 - CONSTRUCTION DES MARIONNETTES ET DES DÉCORS

 


Une équipe de 4 filles réalise les décors. 
Hors la couture a la machine, elles réalisent la totalité des opérations,
que ce soit le traçage, la coupe, et bien entendu le dessin et la peinture des décors
.

 

 

Pendant ce temps, une autre équipe réalise les marionnettes. Toutes les compétences sont mises a contribution. 

C'est un travail d'équipe, pas individuel, même si les 4 constructeurs se consacrent surtout a leur marionnette. 

 

Quand les décors sont cousus, l'opération suivante consiste à dessiner les grandes lignes au crayon avant de peindre. 

Un seul décor est fait sur place. Les autres seront réalisés à " temps perdu " par les pensionnaires au LEPA

 

Il faut peu de choses pour qu'un bout de bois prenne vie : Un nez en "patate " et des oreilles

" façon Mr SPOKE " et voici le lutin. Et le " Houa ! " de sa constructrice... 

 

Le vieil arbre devait absolument parler. Dans une bûche à la forme expressive on évide la bouche. 

La mâchoire sera rapportée, taillée dans une rondelle inutilisée de la même bûche.


Les pétales des fleurs et les oreilles du lutin sont faites dans des plaques de mousse. Un premier assemblage à sec pour voir, et il ne reste plus qu’à peindre la mousse.
N'allez pas vous imaginer que c'est facile ! la structure de la mousse accroche le pinceau et il faut une certaine adaptation avant d'arriver à quelque chose.


Petit à petit, le travail avance. Les fleurs prennent chacune leur caractère : agressif pour la plante carnivore, tout doux pour la petite fleur. 
Le vieil arbre quant à lui demande un travail de sculpture qui ne rebute pas son constructeur, loin s'en faut. Pour une première, il s'en tire haut la main.

On arrive en fin d'après-midi. les marionnettes sont finies. 
le vieil arbre a des branches (amovibles pour le transport) plein la tête et ne peut tenir avec les autres sur la photo.


Un cache-nez, un gros pull et toute l'équipe se retrouve pour la photo. 

Seul le décor du village est réalisé ce jour-là. les autres le seront plus tard.
C'est dommage que l'on n'aperçoive qu'à peine le vieil arbre, il est magnifique.
Pendant ce temps au LEPA, les équipes " castelet " et " scénario " n'ont pas chômé.
Elles sont venues voir leurs camarades au travail à la fin de la journée.


Les artistes à l'œuvre le jour du spectacle. 
Le trac, bien sûr, mais un travail remarquable qui s'est clôturé  par un spectacle 
dont la qualité était largement à la hauteur du travail fourni.
Il aurait fallu être de mauvaise foi pour ne pas être fier de leur travail !




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MAJ 27 11 2013


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